Temps de lecture : 5 minutes
Le groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat est catégorique dans son dernier rapport : «La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes… l’Humanité ne le peut pas.»
La nouvelle génération a grandi dans l’alarmisme écologique, et c’est bien comme ça. Les jeunes qui naissent aujourd’hui connaîtront des dégâts irréversibles dus au réchauffement climatique, et ce, dès 30 ans. Et ils en sont conscients. Les marques n’ont plus le choix de se positionner en faveur d’actions vertes pour le bien-être de la planète, car les jeunes sont alertes et lucides : ils ne veulent plus être menés en bateau. Il est donc important en tant que marque d’afficher ses couleurs vertes, certes, mais la question demeure: comment différencier les bons choix des faux pas?
Les nouveaux influenceurs sont green
On ne peut parler d’influenceurs verts sans bien sûr mentionner Greta Thurnberg (11M), mais c’est loin d’être la seule. Greta a ouvert la voie à une conscience sociale et surtout au fait que ça peut être ‘’cool’’ de se positionner. Elle apparaît d’ailleurs dernièrement en couverture du magazine Vogue Scandinavie. Les jeunes suivent désormais beaucoup d’influenceurs verts, alors que de plus en plus la tangente est de s’abonner à des personnalités qui s’allient à nos valeurs.
Voir cette publication sur Instagram
Au Québec, les influenceurs prennent le même virage eco-friendly. Un exemple de choix est Jessie Nadeau (181K), ancienne candidate d’occupation double, qui a choisi d’utiliser sa plateforme afin de mener un combat pour le véganisme. Un autre bon exemple est celui de Florence-Léa Siry (20K), une entrepreneure écoresponsable, qui démontre comment on peut être vert en entrepreneuriat.
Le magazine URBANIA est un exemple concret du besoin grandissant chez les jeunes de se rapprocher de la nature. Le média urbain spécialisé dans les 25-34 au 23M d’impressions mensuels, lance DEHORS, un média centré sur le style de vie de plein air, d’appréciation de la nature et son terrain de jeu (malgré une audience à 45% montréalaise). Harold Beaulieu, la tête derrière cette initiative, nous explique qu’après avoir fait une analyse de leur clientèle, il a réalisé qu’il y avait un intérêt marqué (dans certains cas un index de 6 fois plus que le reste des Québécois) pour tout ce qui avait attrait au plein air et au mode de vie plus vert.
« On voyait qu’il y avait un intérêt naturel pour toutes ces thématiques-là, donc nous on a été convaincu qu’il y avait de la place pour créer une marque média dédiée» a mentionné M. Beaulieu.
Leur objectif était d’avoir une ouverture, une inclusivité dans le monde du plein air, en incluant les gens qui sont des passionnés des randonnées en montagne, que des gens qui aiment prendre une marche ou s’asseoir dans un parc pour lire. Et le public a répondu à l’appel:
«C’est une de nos plateformes qui a connu le meilleur départ dans l’histoire d’Urbania, tous ceux à qui on l’a présenté disent que c’est vraiment une bonne idée et que ça manquait au Québec», explique M. Beaulieu.
Une chose est certaine, les réseaux sociaux sont devenus dans les dernières années non seulement une plateforme de partage d’idées et de convictions. Les influenceurs démontrent par leurs gestes et présences quotidiennes sur les médias sociaux que ce n’est pas simplement un ‘’front’’, mais bien un style de vie qu’ils étendent dans leur propre quotidien. L’authenticité de la démarche fait en sorte que ça fonctionne. Prenons par exemple Léonardo DiCaprio, qui utilise ses médias pour faire avancer la lutte pour le climat. Il n’a pas besoin de cette vitrine, évidemment, et c’est ce qui fait que son message est bien reçu.
Voir cette publication sur Instagram
S’engager ok, mais pas n’importe comment. Les do et don’t.
- Don’t : ne pas suivre la tangente. D’une part, il y a les influenceurs qui décident de ne pas suivre le mouvement et qui en plus s’exposent sur les médias sociaux en manquant de respect à la planète et ses habitants, et avec la montée de la ‘’cancel culture’’ un faux pas peut coûter une carrière. L’écrivaine J.K. Rowling a récemment été ‘cancellée’ sur les réseaux sociaux à cause de propos jugés transphobes dans un post.
- Don’t : ne pas faire de greenwashing. Le terme greenwashing signifie s’afficher pour une cause écologique dans le simple but d’en récolter les points et bénéfices sociaux (lire ici, les likes et les abonnés). Le greenwashing est vu comme un opportunisme mal placé et peut créer l’inverse de l’effet désiré en termes d’image de marque.
Dans l’industrie de la mode par exemple, on différencie facilement Patagonia qui a gagné la confiance des consommateurs par des actions environnementales concrètes, des marques fast fashion comme H&M qui lance une gamme de produits faussement ‘conscious’. ” How can something that, on average, takes about 20,000 liters of water to produce be sustainable?” - Do : ne pas juste crier au feu. Les jeunes veulent des acteurs de changement, pas de rabat-joie. L’influence vient des solutions, pas simplement du fait de rapporter la situation en évitant de se salir les mains.
- Do : être proactif. Les initiatives qui émergent d’une démarche authentique et proactive sont bien reçues. Par exemple les Clean up Guru. En effet, la compagnie a choisi de mettre leur énergie à contribution pour nettoyer leurs terrains de jeu favoris: c’est cette initiative proactive qui en fait gage de succès. Il faut sentir une réelle implication et un désir de changement.
Une chose est certaine : prendre soin de la planète et démontrer cet intérêt de façon concrète est le chemin à suivre pour gagner le cœur de la nouvelle génération.