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Est-ce que le sport est égalitaire?

Malheureusement, la réponse à cette question est NON. Il serait facile de penser qu’en ce moment, tout va dans le bon sens : les JO de Paris 2024 étaient paritaires, Montréal lance son équipe féminine de soccer au printemps 2025, et les femmes clôturent les X Games… Mais des iniquités flagrantes subsistent, et le sport masculin est encore perçu comme supérieur au sport féminin.

Nous aussi, nous avons été surpris! En tant qu’organisateur d’événements sportifs depuis plus de 10 ans, nous avons été témoins de progrès et sommes fiers d’avoir introduit des bourses égalitaires depuis 2017. Mais ce n’est qu’un début! Ce problème est bien plus vaste qu’il ne paraît, et nous en avons mesuré toute l’ampleur grâce à l’opportunité offerte par Télé-Québec de creuser le sujet et d’en faire un documentaire. Cette expérience a été un véritable ‘’wake up call’’, et nous croyons qu’en diffusant des informations clés, chacun peut participer au changement de dynamiques profondément ancrées dans notre société.

Le documentaire Sportives sur l’Adrénaline sera diffusé en mars 2025 et vise à ouvrir un dialogue sur les inégalités hommes-femmes dans le sport. L’objectif est de sensibiliser le public et les acteurs de l’industrie, y compris les producteurs d’événements comme nous, à l’importance de construire un environnement sportif plus inclusif. Dans cette série d’articles, nous explorerons des constats, des améliorations et des pistes de solutions.

INTERDICTION DU SPORT AUX FEMMES

Il faut revenir en arrière pour comprendre d’où cette inégalité dans les sports vient. Historiquement, le sport était tout simplement prohibé aux femmes. Dans les années 1800, on interdisait aux femmes l’activité physique car selon les médecins de l’époque, qui étaient des hommes car les femmes n’étaient pas encore médecins, le sport était dangereux pour les femmes. Oui oui ! Ils considéraient qu’elles étaient de trop faible constitution, que ça pourrait nuire à leur capacité reproductive si importante, et que les muscles, ce n’était tout simplement pas beau pour une femme !


À l’époque, tu ne pouvais pas partir pour un petit jogging. Oh non ! Oublies ça faire un marathon. Ça été interdit aux femmes jusqu’en 1972 ! Alors oui on part de loin. Et oui c’est normal que les femmes aient du temps à rattraper au niveau de la performance, car elles n’ont tout simplement pas eu aussi facilement accès au sport. Surtout, les femmes ont intériorisé qu’elles n’étaient pas bonnes en sport. Et l’idée se perpétue de génération en génération. Mais ça change et ça va continuer de changer.  En tout cas, c’est ce qu’on veut!

PARLONS CHIFFRES: STATISTIQUE OU CLAQUE DANS FACE?

Quand on parle des médias traditionnels, la visibilité offerte aux femmes dans le sport ne correspond qu’à 4 à 6% du temps d’antenne au Canada. Comme le mentionnent certaines de nos protagonistes dans le documentaire: ‘’C’est rien! Alarmant! Insuffisant!’’ Et cette statistique n’a pas bougé depuis 1989.

Pourtant la croissance des femmes dans le sport a bel et bien augmenté en 35 ans ! Comme le mentionne Annie Guglia, l’une des 4 athlètes du documentaire: ‘’Le niveau que j’ai atteint en skateboard c’est loin d’être mon potentiel. Je suis sûre que j’aurais été bien meilleure que ça avoir eu des filles qui poussaient plus haut dans mon temps.’’ Comme quoi c’est important d’avoir des modèles pour s’en inspirer.

 

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Même que La Presse publiait en août dernier un article mentionnant que le public a envie d’entendre plus parler des femmes dans le sport: ‘’Vous étiez nombreux ces dernières années à nous reprocher une couverture trop axée sur les athlètes masculins écrit François Cardinal, Vice-président Information et éditeur adjoint à La Presse. Et vous aviez raison. Par tradition, par habitude, et par manque d’équipes professionnelles, disons-le, on couvrait beaucoup les hommes, et peu les femmes.’’ D’où l’importance d’investir dans la professionnalisation des femmes dans le sport! On t’en dira plus à ce sujet dans un prochain article. (Source)

Les salaires, c’est l’inégalité qui frappe! Selon le Forbes qui dresse la liste des 50 athlètes les mieux rémunérés de 2023-24, les femmes brillent tout simplement par leur absence, alors qu’en 2021 on y retrouvait…attention roulement de tambour…2 femmes. Joueuses de tennis bien entendu. Et comme si ce n’était pas assez, le top 20 des athlètes féminines gagnent environ huit fois moins que les hommes. Et juste pour que vous compreniez bien, j’ajoute ceci: La joueuse de tennis Iga Świątek trône en tête de liste avec un revenu de 23,9 millions de dollars en 2023. De son côté, Cristiano Ronaldo a fait 260 millions cette même année.  Ça fesse hen!

 

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En 2022, le montant total des prix attribués aux équipes de soccer masculin participant à la Coupe du monde de la FIFA s’élève à 440 millions $. Pour les équipes féminines, le montant total pour la Coupe du monde de 2023 était de 60 millions de dollars, soit 14% de celle des hommes. Nous sommes bien loin de l’égalité. On parle plutôt d’une méchante débarque !

En fait, la grande majorité des athlètes féminines ne sont pas en mesure de gagner leur vie avec leur sport et doivent avoir un travail, ne leur permettant pas de pouvoir se consacrer à 100% à leur carrière d’athlète. Et après on se demande pourquoi les femmes performent moins que les hommes. Ce n’est pas que les femmes sont moins bonnes, c’est qu’elles n’ont pas les ressources minimales qui leur permettraient de performer à leur plein potentiel. (Sourceshttps://www.forbes.fr/classements/les-athletes-feminines-les-mieux-payees-au-monde-en-2023/)

 

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Du côté des sports d’action, nous avons été extrêmement étonnés de lire qu’encore aujourd’hui, selon l’étude Femmes et Sport: constats et enjeux (Conseil du statut de la femme, Janvier 2023), les stéréotypes de genre sont toujours bien présents. Les sports qui exigent force, prise de risque, vitesse et puissance sont toujours considérés comme « masculins » et jugés inappropriés pour les femmes, qui seraient plutôt encouragées à se tourner vers des activités valorisant grâce, esthétique et expressivité.

Lysanne Richard, l’une des quatre athlètes du documentaire, réagit face à cette situation en déclarant : « Je ne suis pas d’accord ! Voyons donc ! » Et nous, tout comme elle, sommes convaincus que le sport est fait pour tout le monde ! Que l’on soit un garçon, une fille, ou peu importe, chacun a le potentiel de pratiquer le skate, l’escalade ou de dévaler la montagne en snowboard. Il suffit de pratique et de persévérance.

Heureusement (attention bonne nouvelle ici !), les femmes seraient le groupe démographique à la croissance la plus rapide dans les sports d’action ! Dans les 5-6 dernières années, des skateuses en compétition auraient atteint des niveaux techniques que les garçons ont mis quinze ou vingt ans à obtenir ! (Sources).

UNE CAUSE SOCIALE QUI NOUS TIENT À COEUR

Chez Tribu, nous croyons que l’industrie du sport, au sens large, a un impact incroyable sur la société et les mentalités et, surtout, le pouvoir et le devoir d’influencer le changement que l’on souhaite mettre de l’avant. Dans ce cas-ci, un sport plus inclusif pour une société égalitaire.


Même si nous avons été dans les premiers producteurs à introduire les bourses égalitaires dans toutes nos compétitions, se pensant inclusifs et avant gardistes sur le sujet, en travaillant sur ce documentaire, nous nous sommes rendus compte que tout comme beaucoup de producteurs d’événements, nous avons du chemin à faire en tant qu’organisation. C’est pourquoi on te tiendra au courant de nos constatations dans les prochains articles, en plus des avancements, car oui, ça bouge à vitesse grand V depuis les tournages du documentaire.

Alors continuez à nous lire pour poursuivre cette conversation importante !
Vers l’infini, et plus loin encore 😉