Pourquoi le contenu sportif est devenu un incontournable ?
16 juin 2020 / Par yann
Cody Matechuk & Catherine Vaillancourt
Parmi tous les secteurs d’emploi qui ont été affectés par la crise du Covid-19, le sport professionnel n’a pas fait exception. Cependant, les chaînes diffusant le contenu sportif sont tout de même demeurées en onde sans rien à diffuser. Certains ont pourtant su tirer leur épingle du jeu et il y a un apprentissage à tirer de la façon dont les chaînes sportives ont réagi à l’imprévu alors que tous se demandaient: “Pourquoi le contenu sportif vit une période inédit? Comment les utilisateurs ont réagi à la panne de contenu sportif ?”, “Comment les médias traditionnels peuvent-ils s’adapter?”.
Pris au dépourvu
Puisque le contenu sportif est en grande demande à la fin de l’hiver et particulièrement au Québec avec le tournoi de la coupe Stanley, (surtout si le Canadien participe aux séries éliminatoires) mais également parce que les Olympiques s’en venaient avec de nouveaux sports, les producteurs de contenu sportifs aurait eu printemps riche en évènements à couvrir. Au lieu de cela, c’est le silence radio depuis la mi-mars et personne n’était prêt pour cela.
À titre de comparaison. C’est un peu comme si les épiciers étaient restés ouverts mais sans nouveaux arrivages de nourriture, on se lasse rapidement des cannes de conserves pas vrai? Tout le monde fait son pain de toute façon. C’est peut-être cela qui a inspiré les chaînes sportives à trouver une solution brillante à la panne de contenu. Par brillante solution on ne parle pas de mettre en onde les vieilles parties de hockey d’il y a 30 ans. On parle de vendre le pain fabriqué par les clients. Vous voyez?
La solution et le paradoxe du contenu en ligne
Après avoir couvert l’arrêt des activités, sujet duquel on fait rapidement le tour, les médias sportifs se sont posés beaucoup de question à propos du contenu attendu par le public. Comme on le rapportait dans notre billet sur la demande en hausse pour le contenu vidéo en ligne, les téléspectateurs étaient plus affamés que jamais pour du nouveau contenu. Malgré cela, depuis la mi-mars, les plateformes de réseaux sociaux perdent du terrain comme le rapport cet article de Rival IQ dans lequel on explique en détails à quel point les différentes plateformes que sont Instagram, Facebook et Twitter perdent tous un peu plus d’usagers et d’engagement depuis le début de la crise sanitaire.
Cependant, il y a deux choses intéressantes à noter en ce qui concerne le sport: la première est que c’est le secteur le plus populaire après l’école et la deuxième est qu’une remontée significative s’amorce depuis le début du mois de mai.
Eureka ou CGU
La fameuse idée de génie n’est pas si nouvelle que ça. Ce que certains ont fait avec succès c’est simplement de mettre en valeur de contenu généré par les utilisateurs, le fameux CGU. Pour reprendre l’image de l’épicerie sans arrivage de nouveaux produits, c’est comme si l’épicerie s’était mise à vendre le pain maison de Yvon et les sauces à spaghetti de Julie.
L’exemple de Hours of highlights de ESPN rapporté par le site digiday.com est intéressant à ce propos. Le média a enregistré une augmentation de 30% d’abonnements toutes plateformes confondues depuis qu’il a commencé à mettre en valeur le contenu des utilisateurs. En plus de cela, sur Instagram, 18 des 20 publications les plus populaires sont du contenu généré par les utilisateurs. Selon le même article, le CGU n’est pas gratuit et doit tout de même être acheté mais coûte 20% moins cher que le contenu produit à plus grand moyens. Malheureusement, les annonceurs sont moins excités à être associés au CGU mais les choses changent et ce type de contenu n’est pas près de disparaître. Un article de econsultancy donne certains des meilleurs exemples d’utilisation de cette stratégie et relaye un rapport qui lui donne une place de plus en plus importante dans les années à venir.
En bout de ligne, avec les caméras sportives produisant des images de plus en plus impressionnantes et la tendance naturelle que les sportifs ont à se filmer entre eux pour documenter leur progression, performance et exploits, tout porte à croire que le contenu vidéo qui sera le plus en demande serait celui produit par les utilisateurs. Les médias devront apprendre à trouver et à mettre en valeur ce type de contenu car il est très apprécié et il semble que le domaine sportif est l’un des mieux placés pour le faire. Néanmoins, pour mettre en valeur ce contenu, il faut d’abord le comprendre et savoir le placer dans son contexte alors les médias ne sont pas près d’être mis de côté dans l’équation. Pour nous qui sommes près de nos communautés, c’est un enjeu très important.
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