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La pandémie a bouleversé les plans de plusieurs jeunes sportifs et leurs parents. En fait, la pandémie a bouleversé les plans de pas mal tous ceux qui aiment bouger.
Partout à travers le globe, des associations sportives et des écoles ont dû repousser les activités reliées aux sports d’équipe pour éviter une potentielle propagation de la COVID-19.
Comment les sportifs se sont-ils adaptés à la pandémie? Quels sports ont-ils été le plus touché par le coronavirus? Quels ont été les impacts de la COVID-19 sur les centres sportifs à travers le Québec?
Par exemple, dans le monde du football américain, les conférences Big-10 et Pac-12 dans la NCAA ont annoncé l’annulation de leur saison 2020. Au total, plus de 40 équipes universitaires américaines ont tiré un trait sur la saison actuelle… c’est gigantesque.
C’est sans parler de la Ligue canadienne de football qui a dû annuler ses activités 2020 au grand malheur des partisans des Alouettes.
Au Québec, le gouvernement provincial avait d’abord décrété une suspension des programmes de sport-études pour éviter que les élèves de différentes classes puissent se côtoyer. Or, le premier ministre François Legault a dû reculer et opter pour une autre approche en raison du tollé suscité par ces sévères mesures. Si tout va bien, les jeunes québécois pourront reprendre leurs programmes de sport à compter du 14 septembre.
De toute façon, le mal était déjà fait pour plusieurs sportifs. L’auteur de ses lignes a dû remiser ses crampons presque tout l’été pour les remplacer par des randonnées, de la course et de nouvelles expériences sporadiques.
Incidemment, ceux qui ne vivent que d’adrénaline et d’eau fraîche ont dû se tourner vers de nouvelles activités physique pour étancher leur soif d’action.
C’est ainsi que plusieurs sports individuels et de plein air ont fait une montée en puissance au cours des derniers mois.
Skateboard
Il suffit d’aller vous balader près d’un skatepark pour réaliser que le sport renaît de ses cendres. Le skateboard n’était pas mort, mais sa popularité n’était certainement pas en croissance. Or, au cours des derniers mois, le skate effectue un retour en force.
D’ailleurs, Yann Fily-Paré, président de l’Association de Skateboard de Montréal, nous expliquait récemment les raisons derrière cette montée.
SUP et surf
Le skateboard n’est pas le seul sport de planche à avoir bénéficié des conditions actuelles. Parlez-en à Hugo Lavictoire, propriétaire de KSF, entreprise spécialisée dans la location et les cours de SUP, kayak et surf. L’été s’est pointé le bout du nez en même temps que le déconfinement progressif. Une tempête parfaite pour son entreprise située sur le boulevard Lasalle dans le Sud-ouest de Montréal.
« Ça a poussé les gens à aller dehors parce qu’après le confinement, ils avaient absolument besoin de sortir, tout en gardant leurs distances, affirme-t-il. Le paddle board, c’était parfait pour ça! »
« J’ai vu une augmentation parce qu’il faisait très très beau… spécialement dans mes locations. S’il n’y avait pas eu la COVID, est-ce que ça aurait été la même chose? Difficile à dire. Pour les cours de paddle board, j’ai eu sensiblement le même nombre de gens que l’an passé, mais avant on prenait huit personnes par cours et maintenant on en prend six en raison des mesures… alors oui, forcément, ça a augmenté. »
Non seulement les gens avaient-il besoin de sortir, ils étaient aussi limités dans leurs déplacements. Et ils avaient, pour la plupart, un meilleur budget.
« Comme les gens ne pouvaient pas aller en voyage, les gens ont décidé de faire des activités ici chez eux et on a vu beaucoup de monde de Montréal. La croissance s’est accentuée cette année parce que il y avait plus de gens qui avaient un budget pour s’acheter une planche. Le budget vacances des gens est passé dans l’achat de matériel alors on a vraiment vu une augmentation. »
« En plus, y’a pas mal de jeunes qui ont pas une cenne d’habitude qui ont pu s’acheter une planche de SUP cette année! ». Mais l’année 2020 est sur le point de se conclure pour KSF, puisque les cours et la location se terminent à la fin du mois de septembre. Avez-vous déjà marché sur l’eau (sur un SUP)? C’est l’occasion de tenter l’expérience avant qu’il ne fasse trop froid.
Vélo de montagne
Le vélo était déjà extrêmement populaire avant l’arrivée de la pandémie. L’une des branches qui a cependant pris du gallon est celle du vélo de montagne qui a été particulièrement populaire cet été.
À la Vallée Bras-du-Nord, l’achalandage a augmenté de façon considérable.
« Dans tous les parcs, ça a augmenté considérablement, avoue Frédéric Asselin, directeur général de la VBN. Chez nous, on est à peu près à 75% d’augmentation seulement au niveau du vélo de montagne, alors c’est assez concret. »
Que ce soit à la Vallée Bras-du-Nord ou dans les autres montagnes du Québec, la popularité du vélo de montagne est à son paroxysme. Et contrairement aux années précédentes, tout le monde profite de ce que notre province a à offrir.
« Y’a une mode, c’est clair. On est carrément dedans. Si on ajoute à ça les beaux week ends, le COVID et la fermeture des frontières… faut savoir qu’il y a beaucoup de gens qui allaient faire du bike dans le Nord des États-Unis. On a vu beaucoup de femmes et de familles sur des vélos de montagne. Il y a des centres plus petits que les nôtres qui ont dû voir des augmentations de 200%! »
Canots et kayak
Si vous avez tenté d’aller sur un cours d’eau cet été pour vous rafraîchir, vous avez probablement eu de la difficulté à trouver un endroit sans achalandage.
La majorité des commerces de location de kayaks et de canots ont fait une petite fortune malgré les restrictions qu’ils se sont eux-mêmes imposés.
« Grande, grande, grande demande, lance Frédéric Asselin. On avait décidé de ne pas offrir le service de navette (entre le départ et l’arrivée) et on s’attendait à avoir une grande baisse, mais finalement pas du tout. Les gens cherchaient de l’eau cet été, il faisait chaud. Oui, on est une destination de vélo, mais on est aussi une destination de rivière et elle a vraiment pogné cet été. »
Même son de cloche partout dans le réseau de la SÉPAQ. Non seulement les destinations plein air ont été populaires au niveau de la location d’équipement, mais l’achalandage a fait un bond remarquable en ce qui a trait au camping et aux randonnées pédestres.
Visiblement, la pandémie aura permis à un grand pan de la société de reconnecter un peu avec la nature. Et si la tendance se maintient, les montagnes n’ont qu’à bien se tenir… puisque les sports de glisse risquent d’être très populaires cet hiver.